Réalisation et mise en place d’un inlay-onlay
La demande croissante des patients pour des restaurations esthétiques, même pour les dents postérieures, associée à un enseignement de la dentisterie la
moins invasive possible au niveau tissulaire, a conduit progressivement à une évolution des soins dentaires vers des soins à forte composante esthétique.
Principe de réalisation d’un inlay-onlay composite
A la différence des restaurations directes, les inlays-onlays nécessitent la prise d’empreinte de la cavité et la réalisation par le prothésiste de la pièce prothétique. L’inlay-onlay est élaboré grâce à la technique de stratification par apport successif de différentes masses de composite. Les résines composites sont soumises à une photo polymérisation et à un traitement thermique afin d’augmenter leur propriété mécanique. Cette polymérisation va limiter les possibilités de collage. Il va donc falloir traiter l’intrados de la pièce prothétique pour améliorer le collage.
Un mordançage à l’acide fluorhydrique est à réaliser systématiquement.
Les matériaux
Le matériau recommandé est un composite hybride, également polymérisable. Sa matrice est constituée de diméthacrylate d’uréthane. Elle est formée de 34 % en volume de résine de Bowen et 22 % en poids de cette même résine. Une macro charge pré polymérisée et une micro charge d’acide silicique pinolytique constituent la charge de ce composite (EOS Ivoclar). L’augmentation de la quantité de charges inorganiques, associée a l’incorporation de macro charges, confère à ce matériau une meilleure résistance mécanique avec un meilleur rendu esthétique.
Le collage
Le collage permet de s’affranchir des principes de préparation rétentive. L’adhésion aux tissus dentaires calcifiés permet une économie tissulaire conséquente, puisqu’il n’est plus besoin de créer des zones de contre-dépouilles nécessaires à la rétention du matériau. Par ailleurs, le joint collé a la capacité de mieux répartir les contraintes occlusales sur la totalité des surfaces de l’assemblage, assurant ainsi un meilleur comportement biomécanique de la dent restaurée. L’étanchéité procurée par l’adhésion s’oppose à l’infiltration inter faciale des fluides buccaux et de leur contenu bactérien, permettant ainsi une préservation de l’intégrité pulpaire.
Étapes opératoires
Taille de la cavité
La taille et la qualité de l’empreinte du praticien demeurent les éléments de base sur lesquels aucun compromis ne peut s’appliquer. Une empreinte
optique est à recommander. Pour faciliter la réalisation et l’adaptation de ces pièces prothétiques, les limites de la cavité doivent être juxta gingivales ou légèrement supra gingivale. Les parois d’épaisseur inférieure à 1,5 mm ou fissurées ne seront pas conservées. Après élimination du tissu carieux, les angles de la cavité sont arrondis avec mise de dépouille (environ 10 à 15°). L’épaisseur de réduction est entre 2 mm et 4 mm .
L’angle cavo-superficiel doit être voisin de 90° ou biseautés (45° maximum). La largeur de la cavité finale doit être d’au moins 2 mm et la profondeur d’au
moins 1,5 mm pour des raisons esthétiques et mécaniques. La mise en place d’un substitut dentinaire tel que du ciment verre ionomère (CVI) en fond de
cavite permet de faire une économie de tissus dentinaire car autorise une taille de la cavité immédiate et conforme aux données avérées.
Collage :
Le collage peut se faire, avec des composites de restauration photo polymérisables. Le temps de polymérisation doit être supérieur à une minute
par face, avec contrôle du dégagement de chaleur.
Les étapes cliniques se succèdent comme suit :
– Mise en place de la digue,
– dépose de l’élément provisoire et essayage de la pièce prothétique.
– Etching de la pièce prothétique avec de l’acide fluorhydrique
– Silane (1mm),séchage (brillance de la pièce prothétique)
– Bonding ,
– Injection du composite de restauration dans la cavité, à l’aide d’embouts spécifiques
-Photo polymérisation longue, face par face.
Conclusion
L’odontologie conservatrice représente une part importante de notre activité. Les progrès technologiques en matière de collage et de matériaux permettent
aux restaurations collées de devenir une alternative fiable, pour les pertes de substance de moyens et grandes étendues. Elles nous permettent d’être plus économes en tissus dentaires et de rétablir une cohésion de l’organe dentaire. Pour en garantir le succès il est nécessaire de bien connaitre et de respecter le protocole opératoire.
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